Le 14 avril 1940, la Fédération, « Nationalverband des Luxemburgischen auf Gegenseitigkeit beruhenden Hilfskassen und Sparvereine » invite pour la dernière fois à son assemblée des délégués. Cette assemblée eut lieu en la salle du Café Métropole – Bourse, 11, rue Porte Neuve à Luxembourg-Ville.
En effet un mois plus tard, au matin du 10 mai 1940 les troupes allemandes franchissent la frontière luxembourgeoise.
Dès le 31 août 1940, l’envahisseur allemand a mis main basse sur l’activité de la mutualité luxembourgeoise. Par une missive intitulée « Anordnung 1/40 » signée par le Gauleiter Gustav Simon, la mutualité luxembourgeoise fut placée sous la tutelle du Oberbereichsleiter Franz Schmidt, Stillhaltekommissar für das Organisationswesen.
A partir du mois de juin 1941, les sociétés de secours mutuels ont été informées par lettre-circulaire d’encourager leurs membres de s’affilier auprès de la Volksfürsorge à Hambourg. Pour ce faire des réunions d’information eurent lieu en présence d’un représentant de la « Überleitungsstelle ».
De nombreux mutualistes ont préféré abandonner leur affiliation plutôt que de s’affilier à la Volksfürsorge..
On peut supposer qu’en général les sociétés de secours mutuels, les associations culturelles et sportives etc. n’aimaient guère ces directives allemandes. En effet, en guise de représailles, le 12 août 1941, le Oberbereichsleiter Franz Schmidt ordonne par sa missive intitulée « Anordnung 16/41 » de remettre entre autres les drapeaux de ces organisations au Stillhalltekommissar.
Le 24 août 1941, les sociétés de secours mutuels sont invitées à participer à une projection de film « Wir meistern das Leben ». Il s’agissait d’un film de propagande sur la Volksfürsorge. Cette projection eut lieu au Ciné Capitol, avenue de la Gare à Luxembourg-Gare.
Au-delà de cette date, aucune autre information ne fut trouvée dans les archives.
Après la Libération, en 1945, des mutualistes intrépides tels que Messieurs Emile Hamilius, J.-B.Staudt et Léon Duscherer s’attelaient à la tâche difficile de la reconstruction, en partant pour ainsi dire à zéro.
La liquidation de la « Volksfürsorge » ayant été clôturée fin 1945, une des premières tâches de la Commission supérieure d’encouragement des sociétés de secours mutuels et de la Fédération consistait à demander aux mutuelles de fournir au secrétariat un relevé nominatif des membres affiliés à la « Volksfürsorge ». Ces relevés furent ensuite transmis à la Commission supérieure d’encouragement des sociétés de secours mutuels (« Höhere Kommission ») qui avait comme mission de s’occuper de la récupération des fonds confisqués par le régime Nazi.
Notre pays comptait alors 32 sociétés de secours mutuels avec quelque 13.400 membres.
Le 16 juin 1946 eut lieu une assemblée des délégués à l’hôtel de l’Ancre d’or, Place Guillaume à Luxembourg-Ville.
A l’ordre du jour figurait notamment la reprise des activités et des pourparlers avec le Gouvernement, et plus particulièrement le Département des Dommages de Guerre, concernant sur les fonds confisqués.
Notons encore que le Gouvernement avait mis à disposition du Conseil supérieur un crédit de 50.000 francs ainsi qu’une ligne de crédit 500.000 francs destinés aux sociétés de secours mutuels reconnues par l’Etat et ceci, pour faire face aux indemnités de décès.
Bien que le nombre des sociétés de secours mutuels fût retombé à 30 unités en 1949, le nombre des membres avait néanmoins augmenté à 14.907.